Cambodge

Dernier pays, dernières merveilles

Nous quittons les 4000 iles jeudi 7 juin a 8h, en bateau (pirogue) depuis Don Det. Il y a avec nous une quinzaine d’autres touristes et on se rend compte qu‘on n’est pas les seuls radins a avoir opté pour le ticket simple jusqu’à la frontière. A ce moment-là, nous espérons trouver par la suite un bus vraiment moins cher du coté Cambodgien pour nous amener a Siem Reap.

A 9h30, nous embarquons tous dans des mini-vans, direction le poste frontière tant redouté. Nous y arrivons trente minutes plus tard, notre courage et notre détermination au maximum. Nous faisons la queue pour le tampon de sortie du territoire. Mais là, les choses se compliquent. Nous apprenons tres vite que les douaniers ne délivrent pas ce tampon sans… 2$ par personne, ce qui, nous le savons, est pure corruption. Avec une cinquantaine de touristes par jour, ils s’en mettent plein les poches !!! Mais, les premiers ayant cédé bêtement, tout le monde a été contraint de s’aligner… Sauf si nous avions tous joué le jeu, ce qui n’est pas le cas. Nous, on ne veut pas jouer à ce jeu-là, d’autant qu’ils nous piétinent de leur mépris et de leur arrogance, et qu’on est obligé de s’agenouiller pour les apercevoir par la petite fenêtre: c’est trop d’humiliation. A notre tour, nous prétendons que nous n’avons QUE les 40$ nécessaires pour les visas, la carte bleue et quelques kips (monnaie laotienne). Ils refusent jusqu’à ce que nous soyons enfin les derniers. Là, Elsa tend a nouveau les kips et les passeports, le douanier en chef les prend, la regarde fixement dans les yeux un petit moment, puis elle sourit, il sourit, il fait signe a ses deux idiots de collègues, et il nous tend les passeports tamponnés et… notre monnaie. Nous avons gagné ! C’est une petite victoire que l’on savoure en s’enfuyant car Guillaume a pissé dans leurs chaussures restées dehors… c’est gratuit on vous l’accorde. Quelques mètres plus loin, coté cambodgien, les douaniers réclament cette fois 25$ par personne, « visa et tampon de sortie inclut ». Une honte ! Le visa coute 20$, point barre ! Une fois de plus, tout le monde donne… comme des moutons. Nous tentons la même technique mais en vain, et le bus va partir. La gentillesse, la rigolade, les bafouillages de mots cambodgiens, rien ne marche. Au moment où, enfin, le douanier s’apprête a céder, un inconnu local se pointe et nous avance nos 10$ manquants… (faux: ils étaient dans le soutif d’Elsa). On a les boules de cette magouille, mais on s’installe dans le bus auprès de deux belges très sympas, Romain et Alexina. Nous payons notre ticket de bus jusqu’à Siem Reap 29$ chacun, ce qui fait au total 35$ depuis Don Det, la loose ! Le même prix que dans les agences de l’ile ! Nous discutons avec les belges tout le (long) trajet, le bus s’arrête en chemin pour qu’on retire de l’argent afin de « rembourser » les 10$, puis on change de bus et on arrive ENFIN a destination a minuit, soit 16 heures après notre départ de Don Det. Lessivés. Nous nous installons sans trop réfléchir a l’European Guesthouse, pour 10$ la nuit (trop cher).

Le lendemain matin, au petit-dej’, nous rencontrons un couple adorable: François, un belge (ils sont partout !) et Marion, une bretonne. François, en voyant la plaie d’Elsa (ancienne brulure de moto au Plateau des Boloven) et son pu qui en coulait abondamment, a de suite entreprit de la soigner car il avait eu la même chose il y a six mois (le docteur lui avait dit que 24h plus tard et on lui coupait la jambe O_o). La terrasse se transforme en salle d’opération. Il faut dire que nous ne nous en étions pas du tout occupé, pensant bêtement que la plaie allait sécher… ce qui n’existe pas ici, à cause du climat chaud et très humide: rien ne se guérit, tout s’infecte en Asie du Sud Est, mémo perso. Après ça, nous déménageons tous les quatre dans l’hôtel juste en face, proposant la meme chose voire mieux, pour moitié prix. Nous discutons dans le salon et passons l’après-midi ensemble, à se ballader dans la ville et à manger de gros hamburgers. Le soir, nous mangeons entre nouveaux amis à la guesthouse, soirée très sympa.

Samedi 9 Juin, le Grand Jour de la découverte des Temples d’Angkor ! Nous nous levons tous les quatre a 4h du mat et à 5h, nous prenons un tuk-tuk pour aller admirer le lever de soleil sur Angkor Wat. C’est un peu couvert mais joli (on a faillit le rater à cause d’un pneu creuvé !). Nous suivons ensuite le parcours du « petit tour » mais en sens inverse pour éviter la foule. Le Tha Phrom, où les arbres tortueux géants mangent le temple en ruine, est magnifique et poétique. Le Bayon et ses visages sculptés dans la pierre est superbe également. Nous passons 8 heures sur le site et rentrons épuiser manger un gros hamburger (là, on craque) et soigner la plaie d’Elsa. Pour finir la journée, nous nous sommes un peu occupé du blog pendant que François et Marion faisaient la sieste. On s’est retrouvé pour la soirée à jouer aux cartes, au Yam’s et à manger ensemble. On a bien rigolé.

Dimanche, nous déjeunons ensemble avant de se quitter pour prendre le bus pour Battambang. Salut les copains, salut docteur ! Nous arrivons à 14h30 au Royal Hotel, posons nos affaires et allons manger dans un petit café resto très mignon, l’Eden. On se régale et puis dehors, il fait trop chaud. L’après-midi, on se ballade sous le soleil couchant, c’est agréable, les gens nous disent bonjour et sourient. Nous rencontrons meme deux papis, Nemon et Chenai, qui parlent un peu français. Le soir, nous mangeons deux bons Bo Bùn.

Le lundi, nous louons une moto pour nous balader dans la campagne cambodgienne. Nous découvrons le Bamboo Train, mode de transport unique au monde mais pas franchement exceptionnel: il s’agit en fait de palettes de bambou sur des roues avançant sur des rails a travers la campagne pour acheminer les paysans vers leurs terres. Nous rencontrons aussi des moines dans un temples et sommes accueillis à bras ouverts. Il fait très chaud. Nous les quittons ensuite et allons visiter des temples et des grottes, dont la Killing Cave un peu glauque. C’est une grotte où les Khmers rouges, dans les années 70, brûlaient les yeux des prisonniers et les jetaient depuis un trou sur le plafond de la cavité. Nous rentrons a Battambang vers 16h et nous installons dans un cyber pour faire le blog. Le soir, nous mangeons les bo bùn en planifiant notre retour avec excitation.

Mardi 12 juin, nous quittons la tranquille Battambang pour Phnom Penh la capitale. Ce trajet en bus est beau… les écoliers en uniformes des années 30, les femmes en pyjama dès 17h30, les campagnes aux paysages magnifiques qui défilent par la fenêtre, les rizières, les buffles, les hauts palmiers, les maisons sur pilotis, et plus que jamais, cette lumière magique… Tout est magnifié, photogénique, captivant. Nous arrivons a 20h30. Tout est déjà plus grand… et plus cher ! Tout est entre 8 et 15$ la nuit pour les moins chères. Nous trouvons quand même une chambre a 5$ la nuit au Blue Dog Guesthouse et mangeons dans un super resto-bar. Elsa s’endort en faisant sécher sa plaie avec deux ventilos.

Le lendemain, nous visitons le Tuol Sleng dit le S-21. C’est le musée du crime génocidaire de Phnom Penh, basé dans un ancien lycée français. La visite est bouleversante, nous marchons sur les pas de tous ces gens sur les photos… Nous marchons toute la journée entre musée, marché russe, jardins, quais… Vers 19h30 nous rencontrons un contact français, Jacques, et son ami Olivier. Jacques a 68 ans, est en couple avec une cambodgienne d’une trentaine d’années et a un enfant de 3 ans. Nous mangeons tous les quatre au resto le long du fleuve.

Et voilà le dernier jour arrivé ! Jeudi 14 au matin, nous visitons le très beau musée national des Beaux Arts de Phnom Penh, et a 17h20, nous prenons l’avion pour Bangkok. Là, nous nous installons faute de mieux à la Sweety Guesthouse, qui n’a de « sweety » que le nom… Nous nous balladons sur Khao San Road une dernière fois (cette fois c’est la bonne) et croisons notre couple belge du bus. Nous mangeons une dernière fois des pad-thai, un dernier thai-pancake nutella-banane, et partons nous coucher. Le 15 a 9h55, nous décollons pour Dubai, 7 heures de vol. Deux heures de transit et nous voilà repartis, direction la France ! Nous arrivons a Paris Charles de Gaulle a 20h10 heure locale. Epuisés, engrossis, 6 films chacun à notre actif, et un polaroïd souvenir Emirates dans les mains. Nous tentons de dormir par terre mais cette nuit-là est interminable

Nous posons les pieds à Toulouse le samedi 16 Juin 2012 a 9h55 après ce long voyage en avion. Il fait très beau et très chaud, et nos parents sont là pour nous accueillir. On est contents et fiers d’être là. Le soir, nous avons une immense surprise: la famille et les amis sont tous là pour fêter notre retour ! Nos deux familles se rencontrent. Super soirée de retrouvailles.

Mais…

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C’est la fin du voyage.

       

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